L'ORT&L a tenu la 1ère réunion de sa Commission « Transports & Environnement ». Les participants ont échangé autour d'Objectif CO2 et, plus largement, des contributions des transports à la transition écologique.
Les membres de l'ORT&L avaient exprimé le besoin de moments d'échanges autour des sujets environnementaux en lien avec les transports et la logistique. Pour y répondre, ils ont décidé de mettre en place une Commission « Transports & Environnement ». Celle-ci s'est réunie pour la première fois le 19 juin 2018 avec deux objectifs principaux :
– partager entre membres les résultats et perspectives sur le Programme Objectif CO2 (piloté par l’ADEME et la DREAL et mené par l’AFT jusqu’en 2017) et, à terme, dans les autres programmes d’engagement volontaire des entreprises ;
– partager plus largement sur les contributions des transports et de la logistique à la transition écologique.
Les informations échangées sur les activités de transports, leurs situations et perspectives, dans le cadre des enjeux de la qualité de l'air et du changement climatique, invitent à traiter des questions de réduction des impacts, d’adaptation des pratiques et de nécessité de changer de modèle. Pour y parvenir, différents leviers d’action globaux ou locaux peuvent être identifiés : économie et fiscalité ; législation et réglementation ; information, certification et notation ; incitation ; partenariats et collaborations ; pédagogie ; innovations et transferts.
Ainsi la Commission « Transports & Environnement » peut modestement participer à :
– favoriser des partenariats et la diffusion des bonnes pratiques, présenter des expériences réussies par des précurseurs donnant l’exemple à d’autres pour s’engager dans la transition écologique des transports et de la logistique ;
– consolider le programme d’actions de l’ORT&L : recueil de données pour les publications et observations (Tableau de bord, chiffres-clés…), pour les communications, les thèmes des rencontres publiques, les études manquantes, les actions en réseau national des ORT, etc. ;
– identifier des sujets d’alerte, des points de vigilances futurs, à éventuellement faire remonter lors d'une Assemblée générale.
Points particuliers abordés lors de cette première réunion du 19 juin 2018
Ralentissement de la démarche Objectif CO2 en 2018
Avec plus de 150 000 tonnes de CO2 évitées en Grand Est depuis le lancement de la démarche en 2008, Objectif CO2 présente un bilan intéressant. Cependant, à la suite du précédent qui se terminait fin 2017, la mise en place d'un nouveau programme au périmètre et aux ambitions élargis prend plus de temps que prévu. Cela nuit fortement à la dynamique du dispositif en 2018. En plus d'Objectif C02, le nouveau programme national nommé EVE doit inclure la démarche FRET 21 pour les chargeurs et un nouveau dispositif destiné aux commissionnaires.
Besoin de travailler sur les données liées à l'environnement
La collecte, l'enrichissement et la mutualisation des données faisant le lien entre les transport et l'environnement sont à consolider.
Éclaircissements sur la contribution des transports à la pollution de l'air
Les experts d'ATMO Grand Est et de la DREAL ont présenté les évolutions plutôt favorables des émissions atmosphère depuis 10 ans :
– l’usage des filtres à particules a fait baisser les émissions de particules depuis 2005 (-20%), sachant que cette émission de particules demeure pour moitié issue des pneus, des plaquettes et de l'abrasion de la chaussée ;
– l’usage d’urée (« AdBlue ») pour les poids lourds diesel a permis une baisse (-51%) des oxydes d’azote par rapport à 2005 (avec la remarque que ces dispositifs curatifs améliorant la balance d’un côté peuvent aussi poser de nouvelles difficultés comme l'accroissement des niveaux d’ammoniaque).
Et d’ajouter de manière générale que :
– pour la pollution aux particules fines, la part des transports devient significative en zone agglomérée (et l’impact au bord des axes routiers très fréquentés est important) ;
– l’ozone est une pollution à caractère régional ;
– la part du transport dans les NOx est majeure ;
– la part du transport dans les émissions de CO2 (principal gaz à effet de serre) est d’un tiers et sa contribution absolue a peu baissé tandis que sa part a augmenté en raison des évolutions des secteurs de l'industrie et de l'énergie.
Aperçu des dispositifs de réduction de circulation mis en place dans les métropoles
Les restrictions de circulation peuvent être temporaires ou bien permanentes :
– la circulation différentiée (possible à Strasbourg depuis automne 2017) est utilisée en régime d’alerte au bout de plusieurs jours de dépassement de seuil avec une discrimination des véhicules autorisés sur la base de la vignette Crit'Air ;
– les zones à faibles émissions sont des restrictions de circulation permanentes ciblées avec des mesures de police de la voirie et du stationnement sur la base de la vignette Crit’Air ; une première zone est mise en place à Strasbourg le 1er septembre 2018.